L’Autorité du Bassin de la Volta (ABV) a organisé l’atelier de lancement de l’étude « Réalisation d’un état des lieux des politiques et stratégies nationales de gestions des inondations » ce vendredi 3 novembre 2023, à Ouagadougou.
Les participants venus du Burkina et du Ghana vont, à travers cette étude, améliorer leurs connaissances sur les stratégies, les politiques et les mécanismes de gestion des inondations.
En outre, cette rencontre est le lieu de procéder à l’identification, l’inventaire et les statistiques des inondations dans le sous bassin. Il faut savoir que les eaux du barrage de Bagré se déversent au Ghana. Par moment, des inondations sont enregistrées du côté ghanéen.
Cela occasionne des conflits avec ce pays qui accuse souvent le Burkina Faso d’avoir trop ouvert ou trop fermé les vannes (dispositif permettant d’arrêter ou de modifier le débit d’un fluide) du barrage.
C’est pourquoi, cette étude vient à point nommé, car, les acteurs concernés vont y remédier en menant la réflexion et en procédant à des échanges informationnels. Ils vont travailler en synergie, de sorte à ne pas se rejeter la faute et à se partager des idées qui vont servir de recommandations pour ces deux pays voisins qui ont des intérêts en commun.
« Le bassin de la Volta a d’énormes potentialités et est sujet à d’énormes défis dont les inondations. Les inondations causent beaucoup de dégâts dans le bassin de la Volta. En tant qu’autorité du bassin de la Volta, il était normal que nous puissions nous engager dans la gestion de ces inondations. Cette étude va permettre de rassurer les différents acteurs et de sécuriser un tant soit peu les effets de ces inondations » a justifié le directeur exécutif adjoint de l’ABV, Dr Dibi Millogo.
Notons que la rivière de la Volta Blanche coule au Burkina Faso et au Ghana. La Volta Noire est une rivière qui coule au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana. L’experte en catastrophe hydro-climatique, Dr Rafatou Fofana a rappelé que l’ABV a organisé un forum d’échanges de données entre la partie ghanéenne et burkinabè. Malgré cela, les différends ont persisté. Elle a donc apprécié la mise en œuvre de cette étude qui va mettre les uns et les autres devant leurs responsabilités. « Chacun est venu pour présenter les statistiques relatives aux événements d’inondations dans sa portion. Cela va permettre de faire une synthèse qui va mettre toute la lumière sur la responsabilité des acteurs et du changement climatique. Quand on ne suit pas tous les événements, plus précisément, le changement des paramètres hydro-climatique, vous pouvez accuser l’autre d’être responsable du problème. Alors qu’il s’agit d’une méconnaissance des événements scientifiques. A la fin, chacun va pouvoir renseigner ses autorités » a-t-elle fait comprendre.
Pour l’un des représentants de la partie ghanéenne, Dr Joachim Ayiiwe Abungba, il était de bon de venir partager les expériences et apprendre des innovations du Burkina Faso en la matière. « Il faut travailler ensemble pour réduire le risque des inondations qui sont néfastes pour les populations et qui jouent sur l’économie des pays » a-t-il souligné.
L’ABV est en charge de la gestion des eaux transfrontalières. L’organisation compte six pays africains dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Mali, le Ghana, et le Togo. L’autorité a pour mission de permettre aux populations qui partagent le bassin de travailler en synergie dans la gestion des ressources naturelles dans un défi de changement climatique de plus en plus grandissant.
L’expert en données et informations à l’ABV, Salifou Dene a précisé qu’à la suite du lancement de l’étude « Nous allons faire un travail de terrain qui va consister à faire une revue documentaire et certaines activités afin de regrouper des informations sur les politiques nationales de gestion des inondations. Notre zone d’étude est délicate, car il y a parfois des écarts de langage entre ces deux États » a-t-il signifié.
En rappel, ces activités s’inscrivent dans le cadre de la phase deux du programme GMES & Africa (Surveillance mondiale pour l’environnement et la sécurité). Il s’agit d’une initiative financée par l’Union européenne et l’Union Africaine. L’objectif est d’apporter de manière durable, des services fiables et en temps opportun concernant les questions environnementales et de sécurité, pour répondre aux besoins des utilisateurs ainsi que des pouvoirs publics.
L’ABV participe à ce programme dans le domaine des catastrophes naturelles avec le consortium : Gestion durable des zones humides et des inondations pour le renforcement de la sécurité alimentaire et de la résilience des écosystèmes en Afrique de l’Ouest (GDZHIAO).