Bassin de la Volta
Neuvième plus grand fleuve d’Afrique, le fleuve Volta qui coule sur une distance totale de 1.850 km est partagé par six pays de l’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo. Ses principaux affluents que sont la Volta Noire (Mouhoun), la Volta Blanche (Nakanbé), la rivière Oti (Pendjari) et la plupart des rivières de la basse Volta se jettent dans le Lac Volta. En aval du lac, le fleuve Volta se déverse dans l’Océan Atlantique au Ghana.
Le bassin de la Volta couvre une superficie estimée à 400.000 km2, inégalement répartie entre les six pays. Le climat y est fortement variable dans le temps et dans l’espace. En effet, la pluviométrie annuelle varie de 500 mm environ dans la partie supérieure du bassin au Mali et au nord du Burkina Faso à plus de 1.100 mm dans la partie inférieure du bassin au Ghana. La température moyenne également y varie entre 27 o C au sud et 36 o C au nord au cours de l’année.
Le bassin de la Volta est source de moyens d’existence et moteur de développement socio-économique pour ses 23,9 millions d’habitants qui vivent en majorité de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et l’aquaculture et de la foresterie.
Projet de Mise en Œuvre du Programme d’Action Stratégique du Bassin de la Volta
En 2013, une Analyse Diagnostique Transfrontalière (ADT) scientifique et participative du bassin de la Volta, a révélé de nombreux problèmes environnementaux susceptibles d’aggraver les pénuries d’eau, les conflits d’usage de l’eau et les maladies d’origine hydrique, entre autres. Les plus préoccupants sont : les changements des quantités d’eau et des écoulements saisonniers ; la dégradation des écosystèmes; et la détérioration de la qualité de l’eau. A cela s’ajoute des problèmes transversaux comme le changement climatique et ses corollaires et le manque de coordination dans la gestion des ressources en eau partagées.
En réponse à ces problèmes, un Programme d’Action Stratégique (PAS) comprenant 33 actions à mettre en œuvre entre 2015 et 2024 dans le bassin a été formulé. Certaines de ces actions ont été inscrites dans le Plan Stratégique 2015-2019 de l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV). L’ABV a été créée en 2007 pour promouvoir une concertation permanente pour une gestion rationnelle, durable et équitable des ressources en eau du bassin de la Volta en vue de la réduction de la pauvreté et d’une meilleure intégration sous-régionale.
Le Projet de Mise en œuvre du Programme d’Action Stratégique du Bassin de la Volta (VSIP) est une émanation du PAS et du Plan Stratégique 2015-2019 de l’ABV. Il est co-financé par la Banque Mondiale à travers son programme pour la Coopération dans les Eaux Internationales en Afrique–CIWA (3,5 millions USD), le Fonds pour l’Environnement Mondial –FEM (7,2 millions USD) et l’ABV (0,24 millions USD), soit un coût total de 10,94 millions USD.
Objectifs
Globalement, le projet VSIP a pour objectif de renforcer les capacités de l’ABV pour la gestion des ressources en eau transfrontalières.
De manière spécifique, le VSIP vise, d’une part, à contribuer au développement institutionnel de l’ABV et, d’autre part, à mettre en œuvre des actions du PAS.
Composantes
Le projet VSIP s’articule autour de quatre (4) composantes :
Composante 1: Développement de la Charte de l’eau du bassin de la Volta
La Charte de l’eau du bassin de la Volta est un instrument conventionnel qui définira et développera les principes directeurs pour la gestion des ressources en eau, les rôles et les responsabilités des pays riverains en matière d’utilisation et de protection des ressources en eau. Pour cela, elle complètera la Convention de l’ABV et renforcera les fondements de l’organisme de bassin. Le développement de la Charte de l’eau du bassin de la Volta se fera en trois (3) phases:
Phase 1 : Etude diagnostique technique, juridique et institutionnelle ;
Phase 2 : Projet de Charte de l’eau du bassin de la Volta (élaboration, validation, approbation et adoption) ;
Phase 3 : Vulgarisation (plaidoyer, information), ratification de la Charte de l’eau, et élaboration de projets de textes d’application de la Charte de l’eau.
Composante 2: Facilitation du dialogue, de la communication et du suivi des projets
La mise en œuvre de cette composante permettra, entre autres, de promouvoir le dialogue entre l’ABV et les acteurs de l’eau sur les problématiques de l’eau, d’améliorer la diffusion de l’information sur les projets en cours ou planifiés dans les Etats Membres et d’accroître la visibilité des actions de l’ABV. Elle aboutira à l’élaboration d’une stratégie et d’un plan de communication pour l’ABV. La composante 2 appuiera également la réalisation des activités des autres composantes à travers l’engagement des parties prenantes et le renforcement de leurs capacités.
Composante 3 : Mise en œuvre des actions du PAS
60% du budget total du projet VSIP est dédié à la mise en œuvre de certaines actions du PAS dans les six (6) pays membres. La composante 3 vise principalement à restaurer et conserver les fonctions vitales des écosystèmes dans les versants montagneux sur le transect Pendjari-Oti et en amont du Lac Volta, à réduire la sédimentation en amont du fleuve Mouhoun et à optimiser l’utilisation de l’eau pour l’irrigation à petite échelle dans le bassin du Sourou. Cette composante est constituée de trois (3) sous-composantes :
Sous-composante 3.1 : Reboisement. Le reboisement concerne les versants montagneux sur le transect Pendjari-Oti au Bénin et au Togo ainsi que les berges des cours d’eau et les forêts galeries en amont du Lac Volta au Ghana et en Côte-d’Ivoire ;
Sous-composante 3.2 : Protection des berges des cours d’eau. Cette action concerne la tête de source du Kou, un affluent du fleuve Mouhoun au Burkina Faso.
Sous-composante 3.3 : Réhabilitation et construction de petits systèmes d’irrigation. Cette action est prévue dans le bassin du Sourou dans la zone de Mopti au Mali.
Chaque sous-projet dans un pays peut être considéré comme un projet de démonstration susceptible d’être répliqué dans d’autres zones du bassin.
En plus des trois sous-composantes sus-évoquées, le renforcement des capacités et la promotion d’activités génératrices de revenus sont des activités connexes et complémentaires à mettre en œuvre dans chaque pays.
Composante 4 : Coordination du projet
Une Unité de Coordination du Projet (UCP) au sein de l’ABV assure la gestion opérationnelle du projet VSIP y compris la coordination des équipes et des activités au siège de l’ABV et au niveau des pays, le suivi-évaluation, le renforcement de capacités de l’ABV et des partenaires de mise en œuvre du projet et l’élaboration des rapports techniques et financiers. Un Comité de Pilotage composé, entre autres, des Points Focaux Nationaux de l’ABV et des Points Focaux Nationaux du FEM assure l’orientation stratégique du projet sur les plans technique et financier.
En dehors de ces quatre (4) composantes, une évaluation indépendante de l’ABV commanditée par la Banque Mondiale sera réalisée.
Approche de Mise en Œuvre
Les Points Focaux Nationaux (PFN), les services déconcentrés de l’eau et de l’environnement ainsi que les populations locales ont participé activement à l’identification des actions et des sites d’intervention proposées dans le cadre du projet VSIP. Cette approche participative sera maintenue et renforcée lors de la mise en œuvre du projet. Pour ce faire, des actions d’information, de sensibilisation, de communication, d’éducation et de formation seront menées sur le terrain pour renforcer l’adhésion des acteurs locaux et l’engagement de toutes les parties prenantes à la mise en œuvre des activités programmées. Le projet insistera beaucoup sur la participation des femmes et des jeunes. A cet effet, des protocoles d’accord seront signés entre l’ABV, les structures focales nationales et les acteurs locaux (groupements d’usagers, comités existants, autorités locales, services déconcentrés, etc.), notamment pour la mise en œuvre des actions du PAS.
Principaux Résultats Attendus
D’ici décembre 2019, les principaux résultats suivants sont attendus :
- Une Stratégie de Communication et un Plan de Communication sont élaborés et mis en œuvre ;
- Les Structures Focales Nationales de l’ABV sont mises en place et fonctionnelles ;
- Une Charte de l’eau du bassin de la Volta est élaboré et adopté par les Chefs d’Etat et Gouvernement des pays membres de l’ABV ;
- Les fonctions vitales des écosystèmes dans les versants montagneux sur le transect Pendjari-Oti et en amont du Lac Volta dans les zones sélectionnées sont conservées et restaurées ;
- La sédimentation au niveau de la tête de source du Mouhoun est réduite ;
- Des infrastructures pour l’irrigation à petite échelle dans le bassin du Sourou au Mali sont développées ;
- Les moyens d’existence des populations locales dans les zones ciblées sont améliorés ;
- Les capacités de l’ABV pour la gestion des eaux transfrontalières sont renforcées.
Bénéficiaires
Les catégories d’acteurs suivants bénéficieront directement des résultats du projet VSIP :
- Les agriculteurs y compris les éleveurs et les pêcheurs (hommes et femmes) dans les zones ciblées ;
- Les Points Focaux Nationaux de l’ABV et leurs Assistants/Structures Focales Nationales ;
- L’ABV.
Partenaires Techniques et Financiers: Banque Mondiale, FEM, CIWA.
Contact
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter :
Dr. Jacob Tumbulto, Directeur de l’Observatoire bassin de la Volta/Coordonnateur du projet VSIP
10 BP 13621 Ouagadougou 10
Tel: 00226 25 37 60 67
Cellulaire: 00226 70 70 06 65
E-mail: jwtumbulto@gmail.com
https://abv.int/projet-vsip-2/